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Ségolène Royal force sur le sauvetage des licenciés

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Sur France Inter, le 16 novembre, Ségolène Royal s'est félicitée d'avoir mis en place un dispositif régional qui a permis de prendre en charge les salariés de New Fabris et d'Heuliez pour ne pas les "laisser tomber dans le trou". Une demie vérité.
Ségolène Royal a annoncé mardi sur Canal+ avoir confié l'"animation" de son courant "Espoir à gauche" à Jean-Louis Bianco, Najat Belkacem et Gaëtan Gorce, après sa dispute avec Vincent Peillon, son ex-lieutenant qui s'était imposé à la tête du courant. (© AFP Alain Jocard)
publié le 20 novembre 2009 à 0h00

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Invitée le 16 novembre sur France Inter à commenter ses démêlés avec Vincent Peillon, Ségolène Royal a balayé le sujet, préférant vanter son bilan en région Poitou-Charentes. La présidente de région a affirmé :«Nous avons mis en place la sécurité sociale professionnelle. Quand les salariés de Fabris ou d'Heuliez ont été laissés sur le carreau, avec la région, nous avons continué à les payer 90 % de leur salaire pendant dix-huit mois en leur donnant une formation professionnelle pour ne pas les laisser tomber dans le trou et pour anticiper les mutations industrielles de demain.»

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Les salariés des équipementiers automobiles New Fabris et Heuliez ont-ils été sauvés par la «sécurité sociale professionnelle» made in Poitou-Charentes ? La présentation de Royal repose sur un fond de vrai, une rasade de com, et un peu de confusion. Et pour mieux valoriser l'action régionale, Royal occulte volontiers le rôle de l'Etat. Ainsi, les 366 salariés de New Fabris à Châtellerault (Vienne), qui ont defrayé la chronique cet été en menaçant de faire exploser leur usine, n'ont pas été sauvés par la «sécurité sociale professionnelle» régionale évoquée par Royal.

Une - modeste - subvention de 46 000 euros avait bien été votée en mars, mais n'a pas été versée, l'entreprise ayant rapidement coulé. Après liquidation, ses salariés se sont vu proposer un contrat de transition professionnelle (CTP), qui leur assure un an de revenu (8