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EADS : la peur du gendarme

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L’Autorité des marchés financiers auditionne aujourd’hui des ex-dirigeants de l’avionneur pour délit d’initié lors de la vente de stock-options en mars 2006.
publié le 23 novembre 2009 à 0h00

Trop petits, les locaux de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Pour examiner enfin l’affaire EADS à partir d’aujourd’hui, l’AMF a loué une grande salle du palais Brongniart, ex-temple de la Bourse. Cinq jours d’audition à huis clos. Une vingtaine de personnes poursuivies pour délit d’initié, le double d’avocats, avec traduction en allemand. Ils risquent jusqu’à dix fois leurs gains boursiers. Mais l’affaire pourrait bien se dégonfler. Résumé de l’imbroglio.

Une vente massive. En mars 2006, 1 200 cadres d'EADS exercent leurs stocks-options, peu après la publication d'un bénéfice annuel record. L'action est au plus haut (au-delà de 30 euros) alors qu'en interne la direction du constructeur évoque de possibles retards de livraison de l'A380, futur géant des airs. L'effet massif s'explique par une spécificité d'EADS. Dans la plupart des boîtes cotées, les cadres bénéficiant de stock-options peuvent les lever à tout moment, sauf pendant les deux semaines précédant l'annonce d'un résultat. Chez EADS, c'est l'inverse : les stock-options ne peuvent être exercées que pendant les deux semaines suivant la publication des résultats. Une fenêtre dite «positive» de huit semaines par an, après feu vert du directeur financier. Il n'est donc pas étonnant que 1 200 cadres se soient précipités. L'enquête de l'AMF s'est concentrée sur 17 d'entre eux (plus trois personnes morales). Son rapporteur suggère de n'en sanctionner que sept.

Qui connaissait le retard ?