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Décryptage

Société générale : après les bonus, les salaires… et si on en parlait ?

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Cinq syndicats appellent aujourd’hui à la grève pour demander une hausse de salaire et contester les choix de la direction en matière de partage des bonus. Une première épreuve de force pour le PDG, Frédéric Oudéa.
publié le 24 novembre 2009 à 0h00

Les salariés de la Société générale vont-ils se révolter contre leur direction ? Après des années où ce qu’on appelle pudiquement «l’esprit de corps» a dominé les relations sociales de cette entreprise, ils sont appelés aujourd’hui par cinq syndicats (CFDT, CFTC, CGT, FO, SNB) à faire grève. Objet de l’appel : les salaires, la défense de l’emploi et les conditions de travail. La situation est spécifique à l’entreprise - hormis HSBC, les autres banques ne connaissent pas une situation aussi conflictuelle -, où un nouvel équilibre des relations sociales est en jeu. Cet arrêt de travail est le premier depuis l’affaire Kerviel, qui avait traumatisé les salariés et conduit certains à descendre au pied de leur siège pour défendre Daniel Bouton, leur PDG à l’époque.

Super-gains des patrons : la montée des tensions

Le désamour entre les représentants des salariés et la direction de la banque a d'abord pour cause la gloutonnerie financière des managers. Premier épisode, en septembre 2008, alors que la crise financière est à son summum, Daniel Bouton exerce des stock-options et touche plus d'un million d'euros. «Nous nous sommes rendu compte que notre PDG était devenu le symbole de la déliquescence de l'esprit de cette maison», raconte Thierry Pierret, délégué CFDT, qui avait alors appelé à sa démission.

Deuxième épisode, en mars dernier, quand, après avoir reçu le plan d'aide de l'Etat, Bouton, Frédéric Oudéa, son successeur, et deux autres dirigeants tentent de s'attribuer un