Inédite et fracassante. La nomination en Conseil des ministres ce matin d'Henri Proglio au poste de PDG d'EDF est à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire déjà mouvementée des nominations de patrons d'entreprises publiques. Ainsi, non content de cumuler (une première pourtant) la fonction de président du conseil d'administration chez Veolia avec celle de patron d'EDF, Henri Proglio a jeté le trouble dans le landerneau du secteur énergétique français. Dans des déclarations aux Echos, il s'est senti autorisé à lâcher trois bombes. La première : EDF sera un «actionnaire d'accompagnement de Veolia», dont la stratégie sera pourtant définie par… lui-même. Ensuite : «Il faut que la filière nucléaire française se range derrière EDF.» En clair, Henri Proglio ambitionne de mettre Areva sous sa tutelle, et même d'entrer au capital de sa filiale Areva NP, en charge de la fabrication des réacteurs. Enfin, il refuse catégoriquement la réforme de l'ouverture du marché français de l'électricité, pourtant négociée par Matignon avec Bruxelles, au nom d'un«si c'est pour faire faire ça, ce n'était pas la peine d'être nommé». N'en jetez plus.
Le plus sidérant dans tout cela est l'assourdissant silence de la classe politique sur des sujets qui, au minimum, nécessiterait un embryon de débat public. Certes, François Bayrou, le patron du Modem, continue à dénoncer le fait «qu'on ne devrait pas être à la tête d'une entreprise publique en ayant à l'esprit l