La mariée de Christian Lacroix risque bien d’être en noir, ce soir, après la décision rendue aujourd’hui par le tribunal de commerce de Paris. En l’absence d’offres assez solides financièrement, le pronostic vital de la maison de couture, en redressement judiciaire depuis six mois, est engagé. Aucun des deux repreneurs potentiels n’a apporté de garantie suffisante pour espérer une relance à court terme de la société. Parties en fumée les promesses du cheikh de l’émirat d’Ajman qui affirmait mettre sur la table 100 millions d’euros. Ce projet, qui apurait les dettes et relançait la marque, avait les faveurs du couturier. Mais aussi riche soit-il, le cheikh Hassan ben Ali al-Naimi n’a pu justifier concrètement d’aucune liquidité. Pas plus de monnaie sonnante et trébuchante de la part du groupe Bernard Krief Consulting qui tablait sur un maintien de la haute couture et du prêt-à-porter avec 90 salariés. Par défaut, le tribunal pourrait opter pour le plan de redressement de l’actionnaire actuel, le groupe Falic. Soit une mort annoncée de la maison de couture Lacroix. Ce plan prévoit en effet de conserver onze salariés seulement sur une centaine, juste assez pour continuer l’activité sous licence de l’entreprise (accessoires, parfums…). Fini donc la haute couture et le prêt-à-porter. Se profile, à l’horizon, le risque de voir le logo Lacroix, un CL calligraphié par le couturier, fleurir sur des briquets, assiettes et bimbeloterie d’inspiration méditerranéenne.
«Baiser».