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Libération

Dubaï suspendu à la solidarité d’Abou Dhabi

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Finance . Le riche voisin tarde à secourir l’émirat en faillite. En attendant, les Bourses tanguent.
publié le 1er décembre 2009 à 0h00

La chute de Dubaï sous les yeux d'Abou Dhabi, émirat frère et néanmoins rival, c'est un peu le remake de la célèbre fable la Cigale et la fourmi de La Fontaine. Dubaï ayant dépensé toutes ces années se trouva fort dépourvue quand la crise fut venue… Les annonces catastrophistes de ces derniers jours, et notamment celle faite hier par le gouvernement de l'émirat qu'il ne garantira pas la dette abyssale du conglomérat public Dubaï World, ne seraient-elles pas un moyen d'aller crier famine chez son voisin Abou Dhabi ?

C'est ce que considère l'expert Philippe Waechter de Natixis Asset Management. «S'il n'y a pas encore eu intervention directe d'Abou Dhabi, c'est qu'il y a probablement une lutte d'influence en cours au sein des Emirats arabes unis (EAU) entre le gouvernement d'Abou Dhabi, celui de Dubaï et les pratiques mises en œuvre dans le conglomérat Dubaï World», explique-t-il. Les sept émirats des EAU sont en effet censés être totalement solidaires les uns des autres : si l'un est en difficulté, les six autres se doivent d'intervenir.

Abou Dhabi, qui a toujours regardé de très haut les projets dispendieux de Dubaï, peut très bien aider son voisin : il est assis sur un tas d’or noir. Son fonds souverain, l’Adia (Abou Dhabi Investment Authority), riche de plus de 500 milliards de dollars (333 milliards d’euros), aurait parfaitement les moyens de renflouer Nakheel, la filiale immobilière de Dubaï World incapable de rembourser une obligation de 3,5 milliards de