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Libération
Analyse

Un couturier hors norme mal accompagné

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Lacroix n’a jamais su trouver le financier à qui s’adosser.
publié le 1er décembre 2009 à 0h00

A New York, Londres ou Shanghai, le nom de Christian Lacroix est synonyme d’exception au sein de l’exception française qu’est la haute couture. Ses défilés, nourris de références théâtrales ou historiques, sont acclamés par la critique. Certaines de ses pièces ont très vite rejoint les musées. Ses acheteuses - souvent américaines - sont restées fidèles à son style flamboyant, même pendant la crise financière. Pourtant, à y regarder de près, son parcours a été plus chaotique que celui de Jean Paul Gaultier, qui commença aussi dans les années 80.

Brinquebalé. «Ce n'est pas un problème de talent mais de commerce», explique Jean-Jacques Picart, qui lança la marque avec le couturier il y a vingt-deux ans. Aujourd'hui conseiller du groupe LVMH, il explique que Christian Lacroix «n'a pas eu la chance ou l'intelligence de trouver un PDG capable de transformer le plomb de ses dessins en or». Le couturier le reconnaît volontiers : il n'a pas connu un seul mariage heureux avec un financier, hormis deux ans passés avec Yves Carcelle, aujourd'hui PDG de Louis Vuitton. Après l'euphorie des débuts, des années champagne avec soirée à l'Opéra Garnier, la marque s'est trop vite et mal déployée. A l'inverse d'Yves Saint Laurent qui trouva son allié avec Pierre Bergé, Lacroix a été brinquebalé de stratégies marketing en théories fumeuses sur l'ADN de la marque. Or, pour réussir dans la mode, explique Jean-Jacques Picart, «il faut un marchand et un artiste et les deux do