Une société cotée en Bourse rachetée par un comité d’entreprise : la transaction n’est pas banale. C’est pourtant le projet qui devrait être soumis aujourd’hui au conseil d’administration de la CCAS, la caisse centrale d’activités sociales, autrement dit le CE commun à EDF et GDF-Suez, dominée par la CGT. Au menu des administrateurs : la prise de contrôle de la Compagnie internationale André Trigano (Ciat), leader en France de l’hôtellerie de plein air, pour un coût de 82 millions d’euros. L’opération ne passerait pas par une OPA, du moins dans un premier temps, mais par le rachat des parts majoritaires détenues par le secteur bancaire.
En mettant la main sur la Ciat, la CCAS (48 000 lits) ferait plus que doubler, avec 72 000 lits de plus, son offre d'hébergement touristique. «L'opération en elle-même n'est pas dénuée de sens, note un très proche du dossier. Elle permettrait, en période haute, de satisfaire toutes les demandes des salariés des entreprises électriques et gazières. Reste que le rachat par un comité d'entreprise d'une société cotée peut paraître surprenant, surtout lorsque le CE est dirigé par un syndicat.» L'opération ferait vraiment désordre, explique un dirigeant de la CCAS, si l'action restait en Bourse : «Ce serait alors intenable, pour la CGT, de gérer une entreprise dont l'action serait soumise aux lois du marché.»
L’affaire, négociée depuis plusieurs mois, n’est pas pour autant bouclée. Car les élus CGT du personnel s’opposent… à la