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Libération
TRIBUNE

Que l’égalité professionnelle soit une priorité

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Par un collectif de personnalités du monde de l’entreprise, de la recherche et du milieu associatif
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publié le 2 décembre 2009 à 0h00

«La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente», déclarait Françoise Giroud. Phrase aussi provocatrice que sibylline, le constat établi par la célèbre journaliste en 1983 est-il encore valable aujourd'hui ? Faut-il toujours s'intéresser à l'égalité professionnelle, préoccupation austère, à première vue, du féminisme ? Depuis 1972, six lois ont été votées, rappelant que «à travail égal, le salaire doit être égal». N'est-ce pas suffisant ?

Même le ministre du Travail, Xavier Darcos, en convient : les lois, certes, existent mais elles ne sont pas appliquées. L’égalité patine en fait depuis plus de trente ans avec toujours la même litanie chiffrée : au bas de la hiérarchie, les femmes représentent les deux tiers des bas salaires, au plus haut, à peine 20 % des dirigeants de société. Leur rémunération est inférieure de 27 % à celle des hommes. Et elles sont cinq fois plus nombreuses à travailler à temps partiel.

Pourtant, la majorité des Français - et pas seulement les femmes -, jugent que l’égalité professionnelle est un enjeu majeur de notre société. Ils souhaitent que les règles de travail changent pour plus de justice sociale, mais aussi et surtout pour que les entreprises soient plus performantes et que la société se porte mieux. Or, dans les semaines à venir, se présente une occasion unique de rompre avec la malédiction de l’inégalité professionnelle. En juillet dernier, Brigitte Grésy, inspectrice