A peine désigné, le nouveau commissaire européen chargé de la régulation financière, Michel Barnier, a reçu une mise en garde de Londres, prêt à se défendre bec et ongles face à un homme qu’elle voit comme le porte-drapeau d’une offensive française contre la prééminence de la City.
«Londres, qu'on le veuille ou non, est la seule place qui rivalise véritablement avec New York», et «il est dans l'intérêt de toute l'Europe qu'elle puisse prospérer», a plaidé le ministre britannique des Finances Alistair Darling, dans une tribune publiée mercredi dans le Times.
Il y prévient M. Barnier des dangers d’une régulation trop lourde, que les Britanniques accusent la France de vouloir mettre en place au détriment de l’approche plus souple en vigueur dans le monde financier anglo-saxon.
«Nous risquons de perdre des activités au profit d'autres juridictions moins réglementées», déplore M. Darling.
Les commentaires de M. Darling ont été publiés le jour-même d’une réunion à Bruxelles des ministres des Finances de l’UE, qui a décidé de créer pour la première fois des autorités paneuropéennes de supervision des banques, des assureurs et des marchés.
«Les Anglais sont les grands perdants de l'affaire»
Toute la City était en émoi mercredi après la nomination de M. Barnier, perçue comme un camouflet sans précédent.
L'association des banquiers britanniques (BBA) a ainsi dénoncé de son côté, avec une virulence rare, les propos du président français Nicolas Sarkozy se félicitant samedi «du triomphe des idées françaises de ré