Menu
Libération
Reportage

«Quittons l’Irak et créons des emplois»

Article réservé aux abonnés
Les New-Yorkais, en quête d’un poste de vigile ou de cadre, se pressent dans les «centres de carrière».
par Catherine Taunus, Envoyée spéciale à New York
publié le 3 décembre 2009 à 0h00

Ces jours-ci Work Force 1 ne chôme pas. Le centre de carrière, installé au sixième étage d'un immeuble de la 125e rue, dans le quartier de Harlem, à New York, voit passer 300 à 400 personnes par jour. «Facilement 400», opine la souriante hôtesse noire de l'entrée, qui explique aux chômeurs new-yorkais la démarche à suivre pour voir un conseiller, apprendre quelques rudiments d'informatique, obtenir une aide financière, écrire son CV… Ces multiples services financés par Washington et gérés par l'Etat de New York sont l'ultime recours des plus démunis.

La frêle Levett, 33 ans, est ainsi venue demander une aide pour payer seize heures de formation et devenir agent de sécurité. A son bras, elle arbore un sac en plastique noir, dans lequel elle range ses DVD, des films qu'elle copie en douce chez elle et revend à la sauvette dans les bureaux et autres lieux passants. «Si je m'occupais de la sécurité dans un magasin, explique-t-elle en tortillant ses tresses, je pourrais gagner 12 dollars de l'heure.» Emi, jolie Tanzanienne, vient à Work Force 1 pour consulter Internet et se servir du téléphone. Gratuitement. Autrefois, cette francophile qui a appris la langue de Molière en Côte-d'Ivoire trouvait facilement de bons emplois de réceptionniste et d'hôtesse dans les banques et restaurants français. Mais plus maintenant. Elle cherche depuis deux mois. Tout comme Ansel, un New-Yorkais de 28 ans en jean et blouson de cuir, originaire de République dom