C'est un changement radical de paradigme : le très familial groupe automobile PSA Peugeot-Citroën envisage une transaction capitalistique avec un autre constructeur. En l'occurrence le nippon Mitsubishi Motors Company (MMC), une des 260 filiales de l'immense conglomérat. Le français, habitué à mener ses affaires dans la plus grande discrétion, se serait bien gardé d'officialiser des «discussions exploratoires» avec MMC «pour examiner les possibilités d'élargissement de leurs relations pouvant aller jusqu'à un partenariat stratégique». Mais les «fuites» dans la presse japonaise l'y ont contraint. Les quotidiens évoquent une prise du contrôle du français sur le japonais, via notamment une augmentation de capital qui lui serait réservée. A terme, PSA pourrait détenir entre 30 et 50% du capital de MMC, tandis que celui-ci pourrait dans un second temps entrer au capital du français. Tout cela ressemblerait à un projet de duplication de l'alliance entre Renault et Nissan (lire page suivante). Le revirement stratégique chez le français est acté depuis l'arrivée de Christian Streiff à la tête du groupe en 2007. Qui avait assuré ne pas connaître de «tabou». Mais depuis que Philippe Varin lui a succédé à la barre du huitième constructeur mondial, la posture est chaque jour un peu plus affirmé : «Nous saisirons toute possibilité de croissance externe pour devenir un groupe plus global et plus mondial», assure à qui veut l'entendre Varin.

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