S'il est au moins un point partagé par l'ensemble des participants à la conférence de Copenhague, c'est qu'il reste peu de doute et peu de temps : le réchauffement climatique est bien dû à l'activité humaine, et des actions urgentes sont nécessaires pour réduire radicalement les émissions de CO2. Après des années de déni, même les Etats-Unis se sont rangés à ce constat désormais unanime. Copenhague sera donc, de ce point de vue, un moment unique dans l'histoire humaine : celui où toutes les nations reconnaissent qu'elles doivent agir de concert pour préserver l'avenir de l'humanité.
Hélas, cette unanimité sur le constat s'effondrera dès qu'il faudra s'entendre sur la manière d'y parvenir. Deux points seront âprement débattus : d'abord, les politiques doivent-elles reposer sur une taxation des activités émettrices de CO2 ou sur des mécanismes de «cap-and-trade» selon lesquels c'est le volume total des émissions qui est décidé collectivement, un marché permettant ensuite d'échanger les droits à polluer ? Dans les deux cas, il s'agit de mettre un prix sur une activité jusqu'alors gratuite et d'appliquer le principe pollueur-payeur. Cette exigence n'a rien d'un impératif moral, c'est un souci d'efficience : que chacun intègre dans ses décisions quotidiennes l'ensemble des coûts et des bénéfices pour la société. A l'échelle d'un pays souverain, les taxes ont un grand avantage : elles donnent une valeur stable dans le temps, un prix lisible, qui facil