Menu
Libération

Louis Petiet, le Zorro de conduite ?

Article réservé aux abonnés
Après avoir sauvé le sous-traitant auto Heuliez de la liquidation, le patron de BKC tarde à verser l’argent promis. L’Etat s’inquiète.
publié le 9 décembre 2009 à 0h00

Il s'en défend coûte que coûte, mais Louis Petiet a tout d'un nouveau Bernard Tapie, à l'exception de la carrière artistique, des casseroles judiciaires et de la marionnette aux Guignols. Pour le reste, tout y est. C'est un politique, conseiller général de l'Eure et maire de Verneuil-sur-Avre (7 000 habitants), encarté UMP. Il a travaillé avec l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, ce qui lui assure l'oreille de membres du gouvernement, tel Patrick Devedjian, ministre de la Relance. Surtout, Petiet est un homme d'affaires, à la tête de la société Bernard Krief Consulting (BKC) qui, selon ses propres dires, conseille «la moitié des entreprises du CAC 40». Et il a une boulimie de rachat au moins égale à celle de l'ex-patron d'Adidas. En deux ans, il a repris 19 entreprises, souvent à la barre de tribunaux de commerce, et aime à se présenter comme un sauveur de l'industrie française, qui croit au «capitalisme social».

«Mépris». Mais le système Petiet est sur le point de révéler ses failles. Lorsqu'il sauve l'équipementier automobile Heuliez de la liquidation judiciaire en juillet, Petiet s'engage à apporter des fonds, notamment 16 millions d'euros d'un partenaire émirati. Cinq mois plus tard, l'argent manque à l'appel… et l'Etat manifeste ses inquiétudes. Alors qu'une assemblée générale doit aujourd'hui valider l'augmentation de capital d'Heuliez, l'Etat, contributeur à hauteur de 10 millions d'euros via le Fonds stratégique d'investisseme