Laurence Boone, chef économiste chez Barclays Capital, juge le plan français positif mais s’inquiète de l’après-relance.
En quoi ce plan a-t-il contribué au sauvetage de l’économie française ?
Il a bien rempli sa mission en parant au plus pressé et en venant soulager la trésorerie des entreprises. Ces mesures d’aides directes représentent pas loin de la moitié de l’enveloppe de la relance et sans leur déblocage rapide, les faillites d’entreprise et les conséquences sur l’emploi auraient été bien plus importantes. Les défaillances d’entreprise ont d’ailleurs augmenté deux fois moins vite en France qu’à l’international.
Le soutien très ciblé à certains secteurs, tel l’automobile, a-t-il été efficace ?
Il est évident que la prime à la casse automobile a permis de soutenir fortement le marché, au point que l’on constate une ruée vers les voitures neuves sur les derniers mois de 2009 pour profiter de la mesure avant qu’elle ne disparaisse. En 2010, cette prime va progressivement baisser avec un secteur toujours en restructuration pour tenter de regagner de la compétitivité face aux émergents. Que se passe-t-il quand un secteur cesse d’être sous perfusion en sortie de crise ? C’est toute la question.
Le gouvernement a-t-il eu raison de privilégier l’aide aux entreprises et à l’investissement plutôt que le soutien au pouvoir d’achat et à la consommation ?
Oui. Le poids des transferts sociaux est tel en France que le soutien aux ménages n