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Libération

«Soukouk» sur la tête de Dubaï

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Faillite . Nakheel, filiale immobilière de Dubai World, doit aujourd’hui rembourser son emprunt islamique de 3,52 milliards de dollars.
publié le 14 décembre 2009 à 0h00

«What's next ?» («et après ?») Les panneaux publicitaires affichés par Nakheel le long de Cheikh Zayed Road, la principale artère de Dubaï, ne manquent pas d'ironie. La compagnie immobilière, symbole de toutes les audaces et de tous les excès de l'émirat, tient la planète financière en haleine. C'est aujourd'hui que le promoteur, perclus de dettes et au bord de la faillite, doit théoriquement rembourser un emprunt obligataire islamique d'un montant de 3,52 milliards de dollars (2,40 milliards d'euros).

Seulement, depuis que Dubai World, la holding à laquelle appartient Nakheel, a demandé un moratoire sur sa dette, la finance mondiale tremble. L'emprunt obligataire islamique (soukouk en arabe) se distingue d'un emprunt classique : il n'est pas rémunéré par des intérêts - apparentés à de l'usure, interdit par l'islam -, mais donne lieu au remboursement du capital prêté et à un intéressement aux bénéfices de l'emprunteur. En 2006, quand Nakheel avait lancé sa soukouk, les investisseurs s'étaient rués sur le produit, les demandes se montant à 6 milliards de dollars. Aujourd'hui, à 3,52 milliards, la soukouk reste la plus importante jamais émise par une société privée. A titre de comparaison, la soukouk émise par l'Etat malaisien est de 10 milliards de dollars.

A l'époque, Nakheel avait le vent en poupe. Personne ne doutait de sa capacité à mener à bien et à vendre ses projets faramineux. La finance islamique était aussi en plein boom, d