Jour de vérité pour les salariés de France Télécom. Hier, le questionnaire auquel 80 000 d’entre eux ont répondu - huit sur dix -, en vue d’ausculter l’état de stress et de souffrance au travail, a été transmis aux organisations syndicales. Mais dans la soirée, la direction générale était toujours dans l’incapacité d’annoncer comment ces résultats allaient être communiqués au reste des salariés.
Pourquoi cette enquête ?
C’est l’une des briques essentielles dans la restauration de la confiance et d’un climat apaisé chez France Télécom. Depuis la fin de l’été, l’opérateur est sous les projecteurs. Une vague médiatisée de suicides a entraîné à la remise en cause des méthodes de management et des conditions de travail. Sous la pression, Didier Lombard, le PDG, consent, mi-septembre, à une série d’annonces. Dont le lancement d’un état des lieux du stress. L’institut Technologia, mandaté par les syndicats et la direction, concocte dans la précipitation un lourd questionnaire (177 cases à cocher) diffusé par mail à la mi-octobre aux salariés en France.
Quelles leçons en tirer ?
La gifle la plus rude pour l'opérateur vient du sentiment de fierté, en chute libre. A la question «Etes-vous fiers d'appartenir au groupe France Télécom ?», les non-cadres, fiers auparavant à 96%, ne le sont plus qu'à 25%. Chez les cadres, la proportion passe de 97% à 52%. Pour le directeur de Technologia, habitué à ausculter les entreprises en crise, et qui présentait hier les premiers résultats, «c'est du jamais vu», rapporte un participan