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Libération

La Deutsche Bank se pointe la souche en cœur

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publié le 15 décembre 2009 à 0h00

Plus subtile qu’un constructeur automobile, la Deutsche Bank est venue à Copenhague avec une cargaison de souches d’arbres. Disposée sur la place Thorvaldsens, l’installation artistique nous convie à déambuler au milieu de végétaux morts prélevés dans une forêt ghanéenne et censés symboliser le lien entre les changements climatiques et la déforestation. A l’orée de sa Forêt fantôme (1), l’artiste Angela Palmer a placé un panneau nous informant que c’est à la banque que l’on doit cette macabre et émouvante balade.

Si la Deutsche Bank (DB) finance de l'art écolo, c'est parce qu'elle s'engage à fond dans la préservation de l'environnement. C'est en tout cas ce que veulent nous faire avaler les pontes de la DB. «Nous devons baisser nos émissions d'au moins 50% d'ici à 2050», affirme Caio Koch-Weser, vice-président de la banque. Lancée dans la rénovation de son siège à Francfort, l'établissement allemand veut apparaître plus vert que les dollars. Pourtant, DB prête des sommes substantielles à des consortiums chinois, canadiens engagés dans l'extraction d'énergies fossiles ou de schistes bitumineux. Elle conseille CNPC, actionnaire majoritaire de PetroChina, qui exploite la majorité de l'industrie pétrolière soudanaise, également active en Birmanie. Elle soutient aussi le gigantesque projet hydroélectrique Hidro Aysén au Chili. Là-bas, la construction de cinq centrales avec barrages menace des espèces en danger d'extinction et bouleverse les revenus traditionnels des commu