Il voit des lobbies industriels partout et n'a pas tort. Il en fait une visite dans les couloirs du centre de conférence. «Ils sont plus discrets que l'an passé au sommet de Poznan, mais encore plus puissants, dit-il. Plus de 5 000 à militer pour un accord au rabais.» Avec son sac à dos, Yiorgos Vassalos enquête pour le CEO, le Corporate Europe Observatory (1).
Depuis dix ans, ce think tank basé à Amsterdam tente de raconter un pouvoir invisible : les 15 000 experts qui influent sur la politique européenne. Son terrain de jeu - Bruxelles, deuxième capitale du lobbying, après Washington - s'est délocalisé. «Pour les lobbies, c'est ici que se dessine l'architecture de leur business.» Parmi les 200 stands officiels, ils ont tous leur vitrine. «Là, l'Association pour le stockage et la capture du carbone est financée à 50% par la Commission», dit-il. Iata, l'Association des transporteurs aériens ? 36 représentants «qui bataillent pour qu'il n'y ait pas de taxe sur le kérosène». Le Cefic, le conseil européen de l'industrie chimique ? «28 experts de BASF, Dow Chemical, Bayer, etc.»
Beaucoup ne se contentent pas d'œuvrer en coulisses. «Ils ont aussi des représentants dans les délégations officielles : Shell a placé son ex-directeur, Jeroen van der Veer.» Ou «infiltrent des ONG, telle Bellona, sponsorisée par le Norvégien Statoil», qui s'est offert 64 événements. Voici le stand de la Chambre internationale de comme