Dehors, il fait 1 °C , l'écran de contrôle affiche une production de 19 344 mégawatts, l'équipe du matin cède sa place aux «dispatchers» de l'après-midi et les alarmes font «coin, coin». Il est 13 heures, hier, au dispatching de l'unité Normandie-Paris de RTE, le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité. Une grande salle avec baie vitrée, dans un bâtiment discret d'une zone d'activité de Saint-Quentin-en-Yvelines. Au mur, une immense carte lumineuse du réseau, qui raconte en direct la circulation du courant électrique à travers une région qui voit circuler un quart de la production française. En face, les cinq pupitres en fer à cheval des «dispatchers», des ingénieurs chargés de réguler en direct l'équilibre du réseau. Le calme et la concentration dominent. Au milieu, donc, des «coin, coin», qui représentent, nous rassure Xavier Mancel, responsable de l'exploitation, le niveau d'alerte le moins grave. En cas de grosse alarme, c'est la cavalerie qui résonnerait dans la salle. Pas sûr que cela fasse davantage paniquer les dispatchers, qui se relaient en trois-huit, 365 jours par an. «Les gens sont entraînés, ils passent des tests d'aptitude à gérer le stress», précise Xavier Mancel, qui a notamment connu l'épisode de la tempête de 1999.
Flux tendu.Pour l'équipe de l'après-midi, il va falloir se préparer à passer dans les meilleures conditions le pic de 19 heures. La pointe de la journée, partout en France en hiver, l'heure où les gens rentre