C'est le moment décisif. «Obama va-t-il se comporter en leader national ou global, en leader visionnaire?» interrogeait un diplomate. Le chef d'Etat américain arrive à la tribune dans un silence de cathédrale. Les Etats-Unis ont lesté pendant douze jours le sommet sur le climat «en n'avançant aucune initiative», dixit un ministre. «Obama va nous la jouer sauveur de la planète», rêve un délégué.
Plombé. Obama commence : «Le danger est réel, ce n'est pas de la fiction, mais de la science.» Façon de montrer la fin du révisionnisme climatique des années Bush. Lui est ici «non pour parler, mais pour agir». Et il l'assure, «l'Amérique remplira les engagements qu'elle a pris : réduire ses émissions de 17 % en 2020, et de plus de 80 % en 2050.» Ce chiffre, il l'a déjà donné avant Copenhague. Et la Maison Blanche se fonde sur 2005, pas sur 1990, l'année de référence que demandent les scientifiques du Giec. Le geste américain revient à - 4 % quand l'Europe, propose, a minima, - 20 %... Obama, plombé par un Congrès récalcitrant, ne peut fédérer.
«La question est de savoir si nous avançons ensemble ou si nous nous déchirons, si nous préférons les postures à l'action», tente-il. Mais il insiste sur les lignes de fracture ; c'est la dialectique de son discours. Il connaît ainsi «les lignes de faille» : «nous sommes prisonniers d'elles depuis des années». Mais parle de se «