Ça sent le roussi à la RATP. D'un côté, la direction durcit ses propositions. De l'autre, les conducteurs du RER A ont voté la poursuite de la grève jusqu'à lundi matin. «La direction veut laisser pourrir le mouvement. Je n'ai jamais vu ça», s'indigne Luc Offenstein, délégué Unsa, au terme de neuf jours de débrayage. Avec plus de 100 euros de perte de salaire quotidienne , la résignation pourrait pointer.
La RATP, elle, a reçu quelques notables soutiens. Le Medef d'Ile-de-France dénonce l'«irresponsabilité des grévistes» et demande un «renforcement de la loi sur le service minimum». Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, évoque une grève «inadmissible». Les magasins proches des gares déplorent des pertes atteignant parfois 25%. Une vaine réunion de négociation s'est tenue dans la nuit de jeudi à vendredi. Alors que les salariés réclament toujours une prime mensuelle de 150 euros (dont 30 euros variables), la direction a revu son offre à la baisse. «Ils nous ont dit qu'ils proposeraient moins à chaque fois qu'on refuserait leur proposition. Et là, ils nous disent que c'est fini», relate Thierry Garon, de SUD.
Contrairement à sa position initiale, la RATP ne proposait plus de prime fixe vendredi, juste une cagnotte variable en fonction de la régularité des trains : «C'est 30 euros si on atteint 20 trains à l'heure dans le mois sur le tronçon central aux heures de pointe, et 80 euros pour 27 trains à l'heure.»