Menu
Libération
Analyse

L’AMF blanchit les actions suspectes d’EADS

Article réservé aux abonnés
Poursuivis pour délit d’initiés, les dirigeants du groupe ont été dédouanés par le gendarme de la Bourse.
publié le 19 décembre 2009 à 0h00

Tous blanchis. Jeudi soir, l’Autorité des marchés financiers (AMF) a mis hors de cause 17 dirigeants d’EADS, poursuivis pour délit d’initiés. Le gendarme de la Bourse leur reprochait notamment d’avoir exercé massivement leurs stock-options en mars 2006, au moment où le programme de construction de l’Airbus A380 commençait à battre de l’aile. De s’être servis avant l’annonce d’une mauvaise nouvelle susceptible de faire plonger EADS en Bourse. Mais l’accusation s’est crashée.

Pourquoi sont-ils innocentés ?

Les poursuites disciplinaires avaient été engagées sur cette chronologie : lors d'un comité exécutif le 17 février 2006, puis d'un comité d'actionnaire le 1er mars, les dirigeants d'EADS avaient évoqué entre eux la possibilité d'un retard dans le programme de fabrication du nouvel airbus A380 ; dans la foulée, 1 200 cadres exerçaient comme un seul homme leurs stock-options. Pour les sortir d'affaire, le comité des sanctions de l'AMF reprend à son compte leur argument principal : l'industrie aéronautique est coutumière de la problématique des retards, plus ou moins gérables ou rattrapables - «On passe notre temps à se faire peur», souligne un responsable d'EADS. L'AMF confirme : «Les difficultés du processus industriel n'apparaissaient pas, lors de ces réunions, d'une nature substantiellement différente de celles usuellement rencontrées en matière aéronautique et susceptibles d'être surmontées par une amélioration du processus de produc