Menu
Libération
Enquête

Succès flou pour l’auto-entrepreneur

Article réservé aux abonnés
Le statut créé en janvier est présenté comme une réussite par l’Elysée. Mais situations précaires et abus esquissent un bilan moins glorieux.
publié le 21 décembre 2009 à 0h00

Il représente la moitié des créations d'entreprises en France. De 20 000 à 30 000 par mois, 300 000 depuis son lancement en janvier : le statut d'auto-entrepreneur (AE), nouvelle forme juridique ultra-simplifiée de création d'entreprise, fait florès. Un succès qui permet à Nicolas Sarkozy de déclarer que «l'entrepreneuriat est devenu - ou plutôt redevenu - une valeur positive et une valeur partagée». Problème : ces chiffres globaux cachent des situations professionnelles et financières très différentes. Bilan d'étape de cet avatar du «travailler plus pour gagner plus».

Premier constat : quiconque, ou à peu près, peut-être auto-entrepreneur. «En un quart d'heure et vingt clics sur Internet, vous êtes inscrit, atteste Philippe Colombié, auteur d'Auto-entrepreneur (éditions Francis Lefebvre). C'est un énorme avantage.» Pas besoin de capital de départ, et vous êtes soumis à moins de charges sociales, moins d'impôts (20% en moyenne) et seulement si vous réalisez un chiffre d'affaires. Pas étonnant que la formule séduise. Selon un sondage Ifop, 41% des AE sont chômeurs. Pour Nicolas Sarkozy, pas de doute, les Français veulent enfin «se prendre en main».

Plafonné. Le succès, cependant, n'est pas toujours au rendez-vous. Moins d'un tiers des AE ont ainsi déclaré un chiffre d'affaires. Et une écrasante majorité ne se rémunère pas. Autre élément : le chiffre d'affaires moyen déclaré est de 1 330 euros par mois. Une f