Il représente la moitié des créations d'entreprises en France. De 20 000 à 30 000 par mois, 300 000 depuis son lancement en janvier : le statut d'auto-entrepreneur (AE), nouvelle forme juridique ultra-simplifiée de création d'entreprise, fait florès. Un succès qui permet à Nicolas Sarkozy de déclarer que «l'entrepreneuriat est devenu - ou plutôt redevenu - une valeur positive et une valeur partagée». Problème : ces chiffres globaux cachent des situations professionnelles et financières très différentes. Bilan d'étape de cet avatar du «travailler plus pour gagner plus».
Premier constat : quiconque, ou à peu près, peut-être auto-entrepreneur. «En un quart d'heure et vingt clics sur Internet, vous êtes inscrit, atteste Philippe Colombié, auteur d'Auto-entrepreneur (éditions Francis Lefebvre). C'est un énorme avantage.» Pas besoin de capital de départ, et vous êtes soumis à moins de charges sociales, moins d'impôts (20% en moyenne) et seulement si vous réalisez un chiffre d'affaires. Pas étonnant que la formule séduise. Selon un sondage Ifop, 41% des AE sont chômeurs. Pour Nicolas Sarkozy, pas de doute, les Français veulent enfin «se prendre en main».
Plafonné. Le succès, cependant, n'est pas toujours au rendez-vous. Moins d'un tiers des AE ont ainsi déclaré un chiffre d'affaires. Et une écrasante majorité ne se rémunère pas. Autre élément : le chiffre d'affaires moyen déclaré est de 1 330 euros par mois. Une f