Trafigura innocentée ? C'est ce que la société de négoce international, mise en cause dans l'affaire du Probo Koala, voudrait faire croire. Plusieurs journaux, en France et aux Pays-Bas, sont revenus ces dernières semaines sur ce dossier, pour dire que les déchets du Probo Koala, déversés en août 2006 dans des décharges d'Abidjan, la capitale ivoirienne, n'étaient peut-être pas si toxiques. Jeudi, la BBC, poursuivie en diffamation par Trafigura, a même été condamnée à verser 28 000 euros d'indemnisation et à présenter ses excuses à l'antenne. Car un règlement à l'amiable, portant sur 33 millions d'euros, a été conclu fin septembre à Londres, quelques jours avant l'ouverture d'un grand procès, intenté par 31 000 victimes ivoiriennes contre Trafigura. Une «déclaration finale» signée par les avocats des victimes a affirmé que les déchets n'ont pas pu provoquer de décès ni de maladie grave. Elle était censée clore le scandale. Or, les enjeux sont loin d'être éteints : aux Pays-Bas, en 2010, un autre procès attend le transporteur de produits pétroliers, accusé de faux en écriture et d'exportation illégale de déchets toxiques.
2 juillet 2006
Amsterdam
Le Probo Koala, navire grec battant pavillon panaméen avec un équipage russe, décharge la moitié de ses eaux usées dans le port d'Amsterdam. Les «slops», un mélange d'eau, d'essence et de soude caustique, sont en principe le résultat du nettoyage des cuves du tanker. Ceux du Probo Koala