Retour sur quatre jours de pagaille monstre entre les deux rives de la Manche. Où il ressort qu’Eurostar et Eurotunnel ne sont pas les meilleurs amis du monde
Que s’est-il passé ?
Chez Eurostar, le coupable, c'est la neige, mais pas n'importe quelle neige : «Très sèche, couplée à des températures très basses», explique Nicolas Petrovic, directeur général d'Eurostar. Cette neige s'est condensée sur la motrice, à l'entrée du tunnel, où il fait chaud, altérant le système de ventilation, d'où l'arrêt des moteurs. Voilà, pour faire court, l'explication officielle. Selon la SNCF, dans la nuit de vendredi à samedi, cinq trains se retrouvent bloqués sous la Manche, deux venants de Saint-Pancras, (Londres) et trois de la gare du Nord (Paris). Et deux autres sont arrêtés à Folkestone, juste à l'entrée, côté british. Eurostar rappelle du bout des lèvres un problème du même ordre, il y a dix ans, lié à la proximité de la Manche et à l'atmosphère salée.
La fragilité des Eurostars ? Balayée d'un revers de main par le directeur, qui évoque des machines «très complexes parce qu'elles doivent s'adapter à des systèmes ferroviaires de trois pays [belge, français et britannique, ndlr]». Mais, les rames «sont surmaintenues» et «révisées à chaque trajet dans nos trois ateliers».
Chez Eurotunnel, l'exploitant du tunnel, la tonalité est nettement différente. Voire un peu fielleuse. Cinq TGV en panne ? Non, trois seulement : «Quand il y a de la n