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Libération

La querelle Eurostar-Eurotunnel

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L’entreprise ferroviaire et l’exploitant du tunnel se rejettent la responsabilité des trains immobilisés ce week-end sous la Manche. Chaque société donne sa version des faits.
par Catherine Maussion, Tania Gomes et Benoît Martin
publié le 22 décembre 2009 à 0h00

Retour sur quatre jours de pagaille monstre entre les deux rives de la Manche. Où il ressort qu’Eurostar et Eurotunnel ne sont pas les meilleurs amis du monde

Que s’est-il passé ?

Chez Eurostar, le coupable, c'est la neige, mais pas n'importe quelle neige : «Très sèche, couplée à des températures très basses», explique Nicolas Petrovic, directeur général d'Eurostar. Cette neige s'est condensée sur la motrice, à l'entrée du tunnel, où il fait chaud, altérant le système de ventilation, d'où l'arrêt des moteurs. Voilà, pour faire court, l'explication officielle. Selon la SNCF, dans la nuit de vendredi à samedi, cinq trains se retrouvent bloqués sous la Manche, deux venants de Saint-Pancras, (Londres) et trois de la gare du Nord (Paris). Et deux autres sont arrêtés à Folkestone, juste à l'entrée, côté british. Eurostar rappelle du bout des lèvres un problème du même ordre, il y a dix ans, lié à la proximité de la Manche et à l'atmosphère salée.

La fragilité des Eurostars ? Balayée d'un revers de main par le directeur, qui évoque des machines «très complexes parce qu'elles doivent s'adapter à des systèmes ferroviaires de trois pays [belge, français et britannique, ndlr]». Mais, les rames «sont surmaintenues» et «révisées à chaque trajet dans nos trois ateliers».

Chez Eurotunnel, l'exploitant du tunnel, la tonalité est nettement différente. Voire un peu fielleuse. Cinq TGV en panne ? Non, trois seulement : «Quand il y a de la n