Olivier Klein est chercheur au Laboratoire d'économie des transports (unité mixte du CNRS). Pour lui, les perturbations du week-end montrent surtout «notre vulnérabilité croissante aux aléas de la technologie».
Comment expliquez-vous le chaos du week-end dans les transports ?
Il faut peut-être relativiser. Tous les hivers, quand il y a de la neige, on connaît ce genre d’incidents. Ce week-end, on a beaucoup parlé du train parce qu’il y avait un problème spécifique aux Eurostars qui, du coup, a fait effet de loupe, grossissant tout le reste : les TGV ralentis par la neige, la grève sur la ligne A du RER, le bloc de béton qui tombe sur les rails et coupe la ligne du RER C… Mais sur les routes et dans les aéroports, les problèmes ont été de la même importance !
Mais est-ce normal que le TGV soit si vulnérable à la neige ?
On est sur des systèmes techniques dont nous sommes totalement dépendants. C’est vrai pour le train comme pour les téléphones portables ou Internet. Ce que montrent les problèmes de ce week-end, c’est donc, bien plus que la vulnérabilité des trains, notre vulnérabilité croissante aux aléas de ces différentes technologies. On ne peut plus imaginer que ça ne marche plus. Que des TGV soient en retard quand il neige n’a rien d’anormal. Quand les conditions climatiques sont difficiles, ils ralentissent et, du coup, les retards s’accumulent car on est dans un système très rigide. Moi, je préfère qu’un TGV ralentisse par précaution plutôt que de prendre le risque de dérailler. En voiture, c’est pareil : quand il neige, on ralentit !
Un TGV est quand même plus sophistiqué !
C’est une spécificité du transport d’individus ou de m