Ça passe. Le soulagement était palpable, hier chez Thomson, provisoirement sauvé du naufrage (une nouvelle fois !) au terme de deux journées de consultations capitales. Réunis à la Défense, ses quelques centaines de créanciers ont approuvé le plan de restructuration d’une dette colossale (2,84 milliards d’euros) qui asphyxie la multinationale essentiellement nord-américaine de 21 000 salariés, dont 3 000 en France. Incapable de faire face à ses remboursements, Thomson avait dû, fin novembre, se placer en procédure de sauvegarde afin de geler et renégocier sa dette avec des créanciers qu’elle avait toutes les peines du monde, pour certains d’entre eux, à identifier.
Feu vert. Après les fournisseurs et les banquiers lundi, les porteurs d'une dette obligataire «couverte» par des produits hyper financiarisés, dont l'encours approche 1,1 milliard d'euros, ont eux aussi donné leur feu vert hier au sauvetage du PDG, Frédéric Rose. Un plan qui, en cas de refus, aurait renvoyé Thomson devant le tribunal de commerce de Nanterre et sa solution radicale : étalement de la dette sur dix ans à raison de 5% de remboursement par an puis 55% sur la dernière année, en espérant que la société ait retrouvé une santé éblouissante d'ici là. «Trop risqué, il était devenu impossible d'assumer cette charge», note un salarié qui résume la situation d'un «si rien ne dit qu'on y arrivera, c'est en tout cas plus jouable dans ces conditions».
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