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Choir en Roumanie et revenir

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Délocalisés à l’Est fin 2004, les ateliers de tissage Gantois ont fait le choix d’une relocalisation dans les Vosges après un cuisant échec industriel.
publié le 24 décembre 2009 à 0h00

A Saint-Dié-des-Vosges, l’industrie a valeur de monument historique. A la fin des années 40, après que la ville a été détruite, Le Corbusier y a dessiné une usine, la bonneterie Duval, aujourd’hui classée. Sa façade se distingue encore dans le paysage urbain avec ses imposants brise-soleil. Une autre usine, qui elle a échappé aux bombardements allemands, pourrait tout aussi bien être rattachée au patrimoine national.

Ce sont les établissements Gantois, fondés en 1894. Gantois tisse des fils de métal pour en faire des toiles utilisées aussi bien dans le bâtiment que dans les transports, l’agroalimentaire ou la décoration. On les retrouve dans la nacelle des réacteurs de l’A 380 comme dans les plafonds décoratifs de l’enseigne Sephora à Dubaï.

Le bâtiment historique des ateliers Gantois, à Saint-Dié, a conservé le pur style art déco des années 30, jusque dans le mobilier. Un splendide vitrail de 1937 de plusieurs mètres de haut illustre les métiers du groupe et arbore son emblème - un rhinocéros - et l’ancien slogan -«Ma corne s’y brise» -. Renommés à Saint-Dié, les établissements Gantois sont longtemps restés peu connus en dehors des Vosges. Mais depuis quelques semaines, ils voient défiler journaux, radios et chaînes de télévision, venus constater, en vrai, à quoi ressemble une relocalisation en marche.

Bourse. Dans les hangars de Gantois, 25 métiers à tisser fraîchement rapatriés d'un exil roumain de quatre ans sont en train d'être remis sur pied. La décision