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1er janvier , le jour du senior dans les entreprises

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Les sociétés de plus de 50 salariés ont jusqu’à vendredi pour s’engager en faveur des plus de 50 ans. Mais, une fois l’accord signé, rien n’est prévu contre les mauvais élèves.
Des personnes participent le 22 octobre 2009 à Paris à un cours d’informatique pour seniors, proposé par l’association Fraternité numérique. (AFP Patrick Kovarik)
publié le 31 décembre 2009 à 0h00

Place aux seniors. A partir du 1er janvier (1), toute entreprise de plus de 50 salariés qui ne se sera pas engagée en faveur de l'emploi des salariés âgés sera passible d'une amende. Une mesure destinée à créer un «électrochoc», selon le secrétaire d'Etat à l'Emploi, Laurent Wauquiez, pour qui «rien n'aurait bougé sans perspective de sanctions». Coup de projecteur sur un dispositif censé inverser une tendance typiquement française : celle d'un très faible taux d'activité des salariés âgés.

Quelle place ont les seniors dans le monde du travail ?

En 2008, le taux d'activité des 55-64 ans était en France de 38,3%, contre 45,6% en moyenne au sein de l'Union européenne. Autrement dit, plus de 60% des personnes correspondant à cette classe d'âge sont aujourd'hui absentes du marché de l'emploi. Un «gâchis humain», doublé d'«une erreur économique», selon le ministre du Travail, Xavier Darcos. Et le fruit d'une longue politique de «négligence» et «de faiblesse». Un choix qui a consisté, depuis près de trente ans, «à organiser le départ des seniors de l'entreprise», explique Jean-Olivier Hairault, économiste et professeur à l'université Paris-I. Résultat : «La société, les salariés, les employeurs, mais aussi les seniors eux-mêmes, se sont habitués à l'idée que les plus âgés devaient partir de plus en plus tôt.» Préretraites, cessations anticipées d'activité, dispense de recherche d'emploi pour les chômeurs de