Pour la deuxième fois en dix jours, le patronat espagnol l'a confirmé comme son président «indiscutable». Pourtant, Gerardo Díaz Ferrán est l'homme le plus discuté du moment. Pour beaucoup, celui qui préside aussi la compagnie Air Comet, qui a déposé son bilan le 21 décembre, laissant sur le carreau des milliers de clients, est un symbole du cynisme des grands patrons en pleine crise économique. L'écrivain Juan José Millás, d'ordinaire modéré, le qualifie même de «sin vergüenza» («sans vergogne»). Dans un dessin humoristique d'El Mundo, le sexagénaire Díaz Ferrán est poursuivi par une horde de créditeurs et de gardes du corps, signe de la haine qu'il suscite.
Fiascos. A commencer chez les 666 employés d'Air Comet mis à la porte sans avis préalable et qui, mardi, ivres de colère, ont bloqué la Castellana, la grande artère madrilène. Ou encore des milliers de passagers, latino-américains pour la plupart, dont le billet d'avion n'est plus qu'un bout de papier sans valeur. Patron du CEOE (le Medef espagnol), du puissant groupe de voyage Marsans et de feu Air Comet, Díaz Ferrán est l'acteur principal d'un des plus gros fiascos de ces dernières années. En pleine récession, l'Espagne assiste certes à une ritournelle de dépôts de bilan mais la banqueroute d'Air Comet a été dissimulée jusqu'au bout. «Je continuerai à la tête du patronat, je ne suis responsable de rien, ce sont les banques qui ont stoppé les crédits», martèle-t-il.
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