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Libération

La Lituanie coupe le courant nucléaire

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Energie. La fermeture du site d’Ignalina, jeudi, rend Vilnius dépendant de son voisin russe.
publié le 2 janvier 2010 à 0h00

Adieu l'atome, bonjour la dépendance. Depuis deux jours, la république balte est devenue quasi dépendante de la Russie pour ses approvisionnements en électricité. Le 31 décembre, à 23 heures, la centrale nucléaire d'Ignalina a définitivement cessé de produire de l'électricité, après vingt-six ans de bons et loyaux services. «J'ai fait mon devoir», a déclaré Viktor Sevaldine, le directeur de la centrale nucléaire. La fermeture d'Ignalina (de type RBMK, comme la centrale ukrainienne de Tchernobyl qui a explosé en 1986) avait été l'une des conditions de l'adhésion de la Lituanie à l'UE en mai 2004.

Oléoduc. Malgré quelques centaines de millions d'euros investis dans la sûreté des installations depuis une quinzaine d'années et aucun accident grave, Bruxelles avait tenu à ce que la centrale ferme, principalement pour des raisons de sécurité. Ce type d'installation nucléaire ne possède aucune enceinte de confinement limitant les risques en cas d'explosion. Mais cette fermeture change singulièrement la donne pour la Lituanie. La centrale nucléaire fournissait 70% de l'électricité consommée dans le pays, à un coût minime. Aujourd'hui pour faire tourner ses centrales électriques classiques, la Lituanie va devoir se servir en gaz chez son voisin russe. Et aussi en électricité, note Violeta Klyviene, économiste. «Après avoir exporté de l'électricité, la Lituanie va en importer. Mais cela la rendra fortement dépendante d'un seul marché, le marché russe»,