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Libération
Billet

Cet après-crise que redoute le gouvernement

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publié le 4 janvier 2010 à 0h00

Nicolas Sarkozy va peut-être bientôt regretter la crise. Cette période où la récession est si forte qu'elle emporte dans son sillage, à égalité ou presque, entreprises, salariés et actionnaires, étouffant ainsi toute revendication sociale. Les Français ont bien défilé par millions début 2009 contre la situation économique et ses conséquences, mais si étroitement encadrés par des syndicats sans marge de manœuvre, qu'ils n'ont jamais réellement inquiété le gouvernement. A tel point que le Président lui-même a tenu, lors de ses vœux 2010, à «rendre un hommage particulier aux partenaires sociaux qui ont fait preuve d'un grand sens des responsabilités [face à la crise].» Ce Président qui, l'année passée, a eu beau jeu d'expliquer que la récession était mondiale, ses responsables hors de nos frontières, et que notre pays ne s'en tirait pas si mal. Autre avantage : nul ne pouvait plus reprocher à Sarkozy de ne pas mettre en œuvre l'une des principales propositions de sa campagne : la hausse du pouvoir d'achat.

L’année qui s’ouvre est une autre histoire. Et pour le gouvernement, la sortie de crise pourrait se révéler, socialement, pire que la crise. Sûrement Sarkozy, avant de rédiger ses vœux, a-t-il lu la dernière note de conjoncture de l’Insee. Celle qui prévoit un premier semestre poussif, où la croissance, aux deux premiers trimestres, serait proche de 0,4% et 0,3%. Assez importante pour relancer la confiance du monde économique, mais insuffisante pour faire reculer le c