Argent, sexe, justice et crise diplomatique. L’histoire des fichiers volés de HSBC mérite bien le titre de polar politico-financier de la fin 2009. Pendant plusieurs jours, par la faute d’un informaticien franco-italien du nom d’Hervé Falciani, la France et la Suisse ont été tout près du clash. Hans-Rudolf Merz, ministre suisse des Finances et président en exercice de la Confédération helvétique, a adressé un ultimatum à Paris, demandant la rétrocession de fichiers volés, en menaçant de ne pas ratifier l’accord fiscal passé il y a quelques mois entre les deux pays. Ne voulant pas perdre la face après avoir fait de la lutte contre l’évasion fiscale un combat personnel, Eric Woerth, le ministre français du Budget, était prêt à aller à l’épreuve de force. Et il a fallu que Nicolas Sarkozy tranche pour que le gouvernement accepte la demande suisse.
Un ordinateur, un iPhone et un mystérieux petit carnet jaune à spirale, propriétés d'Hervé Falciani, devraient donc être livrés à la justice helvète. Mais selon Bercy, cela ne devrait changer que peu de chose au sort des Français fraudeurs. Tous les fichiers ayant été copiés, les 3 000 personnes visées, pesant 3 milliards d'euros, ont encore quelques jours pour se dénoncer, Bercy ayant annoncé hier la prolongation du traitement de faveur réservé aux contribuables décidant «spontanément de rendre leur situation légale» (lire ci-dessous). Pour les autres, le fisc lancera des redressements.
«Idéaliste». A l'origin