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Pimkie fait le piquet

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social . Près de Tourcoing, les salariées font grève depuis dix-huit jours contre les 175 licenciements prévus par la direction.
publié le 6 janvier 2010 à 0h00

«Regardez-nous, on dirait des bohémiennes.» Elles ont des moonboots et des couvertures, autour du feu de palettes. Une vingtaine de femmes, alignées sur des chaises, Sylvie, Akassi, Roselyne, Isolina, et deux ou trois hommes, mari et collègues. Sur le piquet de grève des Pimkie (Mulliez), à Neuville-en-Ferrain (Nord), elles se battent depuis dix-huit jours. Le «plan de sauvegarde de l'emploi» prévoit 175 licenciements, sur 2 088 postes en France, mais dans le Nord, c'est «environ un salarié sur deux», estime une gréviste. Elles bloquent l'entrée des entrepôts, sur le site de Wasquehal, d'où sortent«120 à 130 000 pièces par jour», estime Isolina. Des robes, des pantalons, des bijoux, du maquillage. «En période de soldes, ça fait mal.» Les négociations ont repris hier.

Il faisait - 7 degrés la nuit précédente. «Le matin, les boissons et le lait sont gelés.» Sylvie distribue des gaufres, «un cadeau. Un monsieur qui est passé avec un thermos de thé au citron». Des gens déposent des cartons à brûler. Quand ils les ont vues à la télé, le soir du réveillon, des habitants sont venus avec du champagne. Les grévistes sont contentes de passer à la télé : «On veut que Mulliez en ait marre de nous voir, qu'il nous donne ce qu'on demande, et qu'on rentre chez nous», rigole Sylvie Dhellemmes, déléguée CGT. L'intersyndicale demande 35 000 euros d'indemnités, 2 400 par année d'ancienneté, et le paiement des jours de grève. C'est <