Avec la crise écologique, nos instruments de mesure du bien-être et de la richesse de nos nations ne sont plus adaptés à la réalité d’une planète aux ressources limitées. Or, depuis de nombreuses décennies, le sacro-saint produit intérieur brut (PIB) s’était imposé comme la mesure de notre richesse, de notre bien-être et même dans une certaine mesure du progrès qu’il fallait chaque année accroître pour en faire bénéficier le plus grand nombre, au-delà des inégalités inhérentes à sa répartition. Le monopole du PIB, son hégémonie, avaient bien été quelque peu entamés par la mise en place de l’indicateur de développement humain (IDH) inventé dans les années 1990 par l’économiste indien Amartya Sen prenant en compte l’intégration de facteurs sociaux comme la santé et l’éducation. Toutefois, l’IDH n’a jamais représenté une concurrence sérieuse au PIB. Plus récemment, le président Sarkozy s’est également intéressé à cette question en confiant à un aréopage de brillants économistes présidé par Joseph Stiglitz le soin de définir les instruments de mesure des performances économiques et du progrès social. Faute de relais véritables dans l’opinion internationale, ce travail méritant semble avoir été de peu d’effets.
Mais qu’est-ce qui ne fonctionne plus au juste avec le PIB ? Plusieurs choses en réalité. Cet indicateur mesure l’activité d’un pays et non sa richesse, qui est tout autre chose. En d’autres termes, le PIB mesure des flux d’activité et ne renseigne pas sur l’accumulation ou