La révolte des Islandais pourrait bien coûter plus cher à leur pays que l'indemnisation pure et simple des clients étrangers floués par la faillite des banques locales emportées par le tsunami financier de 2008. En décidant, mardi, de soumettre la loi organisant le remboursement par le budget de l'Etat des 3,8 milliards d'euros perdus par les 320 000 clients britanniques et néerlandais de la banque Icesave à un référendum, le président islandais, Olafur Ragnar Grimsson, a déclenché les foudres de la communauté internationale. «Le peuple, s'il devait arriver à cette conclusion [négative, ndlr], dirait en réalité que l'Islande ne veut pas faire partie du système financier international, que l'Islande ne veut pas avoir accès au financement multinational, national et bilatéral et ne veut pas être considéré comme un pays sûr, avec lequel faire des affaires», a crûment résumé Paul Myners, le secrétaire d'Etat britannique aux Finances. C'est aussi la stratégie de sortie de crise mise en œuvre par la Première ministre sociale-démocrate, Johanna Sigurdardottir, qui est menacée : le gouvernement, inquiet, a fait savoir, mardi soir, que l'Islande reste «pleinement engagée» à respecter ses engagements. Mais il faudra d'abord gagner le référendum…
Confiance. La loi d'indemnisation, votée à une très courte majorité dans la nuit du 30 au 31 décembre après plusieurs semaines de débats, a indigné une bonne partie de la population qui n'a guère l'int