Dans un Japon qui a le démon du crédit, tout mauvais payeur le regrette vite. Dubaï en fait cette semaine l’amère expérience. Cinq ans après la signature du contrat, les géants MHI (Mitsubishi Heavy Industries), Kajima, Mitsubishi Corp. et Obayashi, réunis dans le même consortium, ont en effet décidé, hier, de suspendre leurs travaux sur le chantier du métro de Dubaï. Motif : défaut de paiement.
A Tokyo, on chiffre le montant de l’impayé à plus de 3,6 milliards d’euros, ce qui fait beaucoup. La suspension des travaux a été confirmée par MHI ainsi que par un porte-parole d’Obayashi, une des cinq premières entreprises de BTP au Japon. Elle durera le temps que les termes du contrat soient rediscutés. Hier, le gouvernement de Dubaï démentait tout retard de paiement et assurait que les travaux continuaient.
De plein fouet. Les quatre groupes nippons ont emporté en 2005 une commande de 7 milliards d'euros au cours actuel pour participer à la construction du métro de Dubaï. Mais le chantier, depuis, traîne en longueur à cause de difficultés structurelles et financières. Les coûts, eux, ont augmenté (à 5,3 milliards d'euros) alors que l'émirat traverse sans doute la pire crise financière de son existence. Dubaï, qui a longtemps brillé au sein de la fédération des Emirats arabes unis par ses projets immobiliers pharaoniques, a été touché de plein fouet par la crise. En décembre, il a été sauvé in extremis de la faillite par son voisin Abou Dhabi qui, bien plus sage, a