La nouvelle a de quoi contrarier les grands argentiers de l'Etat : Renault devrait produire l'intégralité de sa future Clio dans son usine turque de Bursa, si l'on en croit la Tribune de vendredi. Et ainsi déserter les chaînes de production française de Flins-sur-Seine (Yvelines). Ce qui s'appelle, n'ayons pas peur des mots, une délocalisation complète. Pour l'Etat, qui a volé au secours de son industrie automobile à grands renforts de financements, le goût est amer. Idem pour l'ouvrier de Flins. La direction de Renault, elle, assume : entre une Clio produite à Flins et une Clio produite à Bursa, le différentiel de coût se chiffre à près de 10%, affirme-t-elle, sans confirmer la délocalisation de sa Clio 4. Pour tirer ça au clair, le ministre de l'Industrie a décidé de convoquer le numéro 2 de Renault, Patrick Pélata, mercredi. La veille, Christian Estrosi doit aussi réunir les principaux équipementiers du groupe et sa direction.
Patriotisme. Pour Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, ce projet de délocalisation n'est «pas acceptable». «D'autant que l'Etat et les contribuables français ont été au rendez-vous pour sauver Renault». Citons, entre autres : une indemnisation améliorée du chômage partiel des salariés, 3 milliards d'euros de prêts au plus fort de la crise, un budget de 400 millions d'euros pour la prime à la casse en 2009 (qui a permis des ventes records). Pour le site de Flins, qui a fait naître la première Clio en 19