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Libération

Chávez met les bouchées doubles sur les dévaluations

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Venezuela . Le Président a annoncé des taux de change différents, selon que le produit est jugé de première nécessité ou de luxe.
publié le 11 janvier 2010 à 0h00

Comment tenter de doper une pétro-économie frappée par la récession après cinq ans de boom ? En dévaluant la monnaie nationale et en instaurant un double taux de change pour favoriser des secteurs prioritaires. C’est le pari risqué auquel s’est livré vendredi le président vénézuelien, Hugo Chávez, après onze ans de pouvoir et à neuf mois des législatives. Car si la décision permet de faire rentrer de l’argent frais dans les caisses de l’Etat, elle risque de booster une inflation qui avait déjà gonflé de 25% en 2009, un record sur le continent.

La dévaluation du bolivar, justifie Chávez, vise «à renforcer l'économie, à freiner les exportations qui ne sont pas absolument nécessaires et à stimuler les exportations». Car le Venezuela, 28 millions d'habitants, «doit devenir un pays qui exporte autre chose que du pétrole», dont le plongeon du cours a fragilisé l'économie du pays, ses recettes budgétaires dépendant pour moitié du brut.

Fixée depuis 2005 au taux de 2,15 bolivars pour un dollar, la monnaie nationale s'échangera désormais à 2,60 bolivars pour un dollar concernant les importations des services publics et des secteurs sensibles (santé, alimentation, équipements). Pour les autres importations (voitures, télécommunications, tabac, boissons, produits chimiques et électroniques), non considérées comme de première nécessité, il faudra débourser 4,30 bolivars pour un dollar. Même sort pour l'habillement ou les chaussures. «Nous avons importé 90 millions de