La ville de New York restera à jamais associée au procès de Vivendi Universal dans l'esprit de Gérard Morel. Le représentant des actionnaires français dans cette procédure en nom collectif (class action) démarrée début octobre est rentré dans sa Normandie natale, après avoir assisté pendant cinq jours aux plaidoiries des deux parties. C'était la troisième fois que Gérard Morel et son épouse, Géraldine, une Américaine, faisaient l'aller-retour pour les besoins de cette action lancée en 2002 par des petits porteurs contre le groupe français, pour fraude comptable.
«Je suis très confiant», a reconnu le retraité de 66 ans, à quelques jours d'un verdict attendu avant la fin de la semaine qui pourrait coûter plusieurs milliards de dollars au groupe Vivendi et condamner son ex-patron Jean-Marie Messier. En fin de semaine dernière, juste avant de reprendre l'avion pour Paris, Gérard Morel assurait :«Je vois mal comment un jury populaire pourrait agir en dépit du bon sens.»
Sérénité. Pour ce fils d'ouvrier, qui a quitté l'école à 14 ans avant de se former sur le tas au métier d'imprimeur - cours du soir à l'appui -, il ne fait aucun doute que les douze jurés, «plutôt modestes», sont «des gens honnêtes». L'un ne va pas sans l'autre. Et s'il avoue avoir d'abord été «choqué» par la lourde responsabilité que la justice américaine fait peser sur ces hommes et ces femmes peu rompus aux affaires comptables, il s'est vite r