Il va falloir se faire une raison. La Poste, institution vénérable, créée sous Louis XI, va changer d’enveloppe. Troquer son statut d’établissement public contre celui de société anonyme. Le vote final, à l’Assemblée nationale, doit se dérouler aujourd’hui. Le référendum contre la privatisation, avec ses 2,3 millions de signatures, n’a donc pas freiné la réforme. La Poste devrait récolter 2,7 milliards d’euros de capitaux propres (1,2 de l’Etat et 1,5 par la Caisse des dépôts et consignation), si l’Etat tient sa promesse. Est-ce bien la réponse aux défis qui s’annoncent ?
La Poste face à la dégringolade du courrier. Les chiffres sont cruels. Entre 2003 et 2007, le volume de courrier traité par la Poste a reculé sur un rythme gentillet de 1% par an. Puis en 2008, la décrue s'est accélérée à 3%. Avant la débandade en 2009 (- 5,8%). Et le plus dur est à venir. Toutes les prévisions concordent pour chiffrer la dégringolade du volume des correspondances à 30% d'ici 2015. Pour 2010, la Poste mise déjà sur - 5 % en volume. Toutes les postes connaissent pareille rupture. Même si la France semblait jusqu'à récemment un peu protégée, note Denis Cayet, le président de la Fapa (Fédération des acteurs postaux alternatifs).
Dans un document interne datant de l’été, la Poste liste toutes les raisons de s’inquiéter pour le courrier, allant de la révolution écologique à celle d’Internet, qui invitent toutes deux à supprimer le papier. S’y est ajoutée la crise. Cette dernière f