La semaine dernière, la question de la compétitivité internationale de la France est revenue au-devant de la scène. Au moment même où les chiffres publiés par les douanes ont fait apparaître une nouvelle dégradation, Nicolas Sarkozy a remis en cause le rôle du dollar dans le système monétaire international et imputé à la faiblesse de cette monnaie les problèmes de compétitivité de l'industrie française. «On ne peut pas gagner de la compétitivité dans nos entreprises européennes et avoir un dollar qui perd 50% de sa valeur», a-t-il affirmé. «Le monde est multipolaire, le système monétaire doit être multimonétaire», a-t-il ajouté.
Nicolas Sarkozy veut donc à la fois arrêter la glissade du dollar qui nuit à la compétitivité de nos entreprises et détrôner le dollar comme monnaie de réserve internationale et monnaie de référence pour de nombreux exportateurs européens. Ces deux exigences très volontaristes se contredisent. S’il réussit en effet à convaincre les Chinois de remplacer même partiellement leurs réserves de dollars par des euros, s’il parvient à convaincre les industriels de libeller davantage de transactions internationales en euros, la demande d’euros augmentera et la demande de dollars baissera. L’appréciation de l’euro qu’il déplore s’en trouvera renforcée. Il n’est pas très cohérent de demander à la fois un dollar fort pour nos exportateurs et un dollar faible pour notre fierté nationale. Ces déclarations contradictoires n’ont d’ailleurs eu aucun