«Bienvenue au royaume de Oui-Oui.» Cette phrase, il la répète souvent au cours de son récit. Comme pour mieux insister sur l'aspect enfantin de l'affaire. Ou plutôt de l'arnaque. Lui ? Un fonctionnaire proche du dossier. L'affaire ? Une méga escroquerie à la TVA sur le marché européen des permis à polluer. Ou plus exactement sur les différences de régimes fiscaux entre les 27 Etats membres qui, pour la plupart, participent depuis janvier 2005 au marché européen d'échanges des quotas d'émissions de carbone. Et d'ajouter : «Les escrocs ont compris, dès le premier jour de la mise en place de ces bourses de quotas, l'énorme faille dans le système que pouvait générer l'absence totale d'harmonisation fiscale entre les 27 pays de l'UE.» Dès qu'elle a découvert l'arnaque, la France a décidé de mettre fin à la TVA sur le négoce des quotas de carbone. En juin 2009. A l'époque, les services de renseignements n'hésitent pas à parler d'une «nouvelle camorra du CO2» sur le marché des quotas de permis à polluer.
Retraitée. Tout commence vers le milieu de l'année 2007. Voilà des mois que Tracfin, la cellule française de lutte antiblanchiment, qui dépend des ministres de l'Economie et du Budget, reçoit quantité de signalements inhabituels. Les «informateurs» ? Ceux que la loi met dans l'obligation de déclarer à Tracfin la moindre opération suspecte. Il y a des banques, mais aussi des sociétés de courtage ou des responsables de places fina