Bienheureux habitants de Bondy (Seine-Saint-Denis) et de Palaiseau (Hauts-de-Seine). SFR et Orange, alliés pour l’occasion, ont décidé d’en faire leur terrain de jeu pour expérimenter le déploiement de la fibre optique en zone pavillonnaire. En laissant filtrer dès jeudi leur alliance, ils coiffent au poteau le Premier ministre. Fillon doit annoncer ce matin comment le gouvernement pense s’y prendre, via le lancement d’appels d’offres, pour fibrer en dehors des grandes villes, avec, à la clé, les 2 milliards d’euros prélevés sur le grand emprunt. Jusqu’ici, on ne voyait clair que pour les zones très denses (5 millions de foyers), où chaque opérateur investit tout seul, quitte à construire trois réseaux concurrents. Restait grosso modo 20 millions de foyers pour une facture colossale, estimée à une vingtaine de milliards d’euros.
Avec cette question : comment allier l'investissement public et privé sans recréer des situations de monopole, ni dilapider l'argent ? Tout l'automne, Orange s'est battu contre un schéma poussé par Augustin de Romanet, le patron de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Celui d'une société commune, constituée entre tous les opérateurs, investissant et déployant un réseau unique de fibre pouvant être emprunté par chacun. La CDC a eu beau plaider que la solution évitait les doublons en terme d'investissement, et ouvrait la concurrence, celle-ci a été pilonnée par Orange. Son tort, celui de créer une «mégastructure ingérable», dixit Orange