Haruka Nishimatsu ne pilote plus la première compagnie aérienne nippone Japan Airlines (JAL), plombée par une dette de plus de 11 milliards d’euros. Il vient d’être brutalement débarqué par l’Etat, qui a placé l’entreprise sous tutelle cet automne. C’est à un vieux monsieur que le gouvernement de Yukio Hatoyama a fait appel pour reprendre les commandes de JAL : Kazuo Inamori, âgé de 77 ans, patron et fondateur (en 1959) du géant électronique Kyocera. Cette nomination a été très mal accueillie : le titre de JAL a chuté de 81% de sa valeur à Tokyo, après avoir déjà perdu 45% la veille.
Haruka Nishimatsu s’était construit une image de patron très économe, venant au bureau en transport en commun, et proche de ses salariés, avec lesquels il partageait les bureaux et déjeunait au restaurant d’entreprise. Il avait abaissé son salaire annuel de 40% pour l’exemple. Il était aussi un tueur de coûts, prêt à tous les sacrifices. Après sa nomination en 2006, les salaires, bonus et retraites du personnel avaient été nettement revus à la baisse. Autant de mesures qui n’auront pas suffi à enrayer le déclin.
Depuis des semaines, Haruka Nishimatsu négociait dans des vents turbulents la conclusion d’un partenariat stratégique avec l’américain Delta Air Lines (prêt à injecter dans JAL 350 millions d’euros, et à lui fournir des aides diverses estimées à 350 millions d’euros). Mais le gouvernement Hatoyama (centre gauche), adepte de la reprise en main, entend pour l’heure protéger les bijoux de fam