Les députés sont-ils prêts à faire sauter l’une des dernières forteresses du pouvoir masculin ? Aujourd’hui, l’Assemblée nationale doit examiner une proposition de loi instaurant 40% de femmes dans les conseils d’administrations (CA). Les entreprises cotées et publiques auraient six ans pour féminiser leurs assemblées sous peine de sanctions (annulation des nominations non conformes). Une première en France.
Pour l'instant, les CA sont encore des terrains de jeux quasi masculins : 8% de femmes seulement dans les 500 premières sociétés françaises, 10,5% pour les entreprises du CAC 40. Pourquoi une telle exclusive masculine ? «C'est, en partie, lié à l'endogamie de la gouvernance française, explique Agnès Touraine, présidente d'Act III Gaming, membre de l'Institut français des administrateurs (IFA). Trop peu de personnes trustent un certain nombre de postes.» Seuls 98 individus - dans 90% des cas, un homme âgé en moyenne de 59 ans - détiennent 43% des droits de vote des sociétés du CAC 40, selon le cabinet Ernst & Young. Une situation qui devient intenable. Au-delà des problèmes d'équité, cette consanguinité managériale peut être un handicap dans un contexte mondialisé ou de crise. Facteur d'innovation, la diversité est source de performance et de solutions diversifiées, professent les cabinets de conseil. Un discours qui prend dans les entreprises mais pas au point de les inciter à partager le pouvoir.
«constat d'échec». Sur le modèle de la pa