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Libération

EDF : à peine nommé, déjà sermonné

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En deux mois à la tête de l’entreprise, Proglio a été confronté aux pénuries hivernales et à l’échec d’Abou Dhabi.
publié le 22 janvier 2010 à 0h00

S’il avait su, peut-être ne serait-il pas venu. Depuis son arrivée à la tête d’EDF, fin novembre, Henri Proglio accumule claques et déboires. Bien sûr, on peut se demander si l’environnement politique, médiatique, voire économique, autour de l’électricien n’aurait pas été meilleur si l’homme n’avait pas bataillé pour maintenir ses deux casquettes (Veolia Environnement et EDF), et donc ses deux salaires. Son obstination à nier l’évidence et l’affichage ostentatoire de son impunité devaient fatalement transformer le moindre de ses revers en tragédie.

Ainsi, la perte, fin décembre, du mirifique contrat nucléaire à Abou Dhabi, plutôt imputable à son prédécesseur et dans laquelle Proglio n’a aucune responsabilité, s’est-elle transformée en échec personnel, à partager avec la patronne d’Areva, Anne Lauvergeon. Ainsi, la pénurie d’électricité qui menaçait la France à la veille de Noël au plus fort de la vague de froid, en raison notamment de l’arrêt de certaines centrales nucléaires, est-elle devenue le problème de Proglio.

Un ancien patron d'EDF nous le confiait il y a peu. «Diriger une boîte comme EDF, c'est une sorte de sacerdoce. Il faut pouvoir assumer la responsabilité d'un parc de 58 réacteurs nucléaires français et il faut être sur le pont non-stop quand une tempête saccage toutes les installations et qu'il faut rétablir le courant dans les foyers.» Clairement, ce sacerdoce-là ne collait pas avec l'exigence posée par Henri Proglio, dès son arrivée, de continuer à dir