C’est l’histoire d’une faillite qui n’en finit plus d’arriver. Ou bien, peut-être, celle d’un sauvetage. Les 3 500 salariés du constructeur automobile suédois Saab, sur le site de Trollhätan, dans l’ouest de la Suède, veulent encore y croire. Peu importe que General Motors (GM), sa maison mère américaine, ait engagé une procédure de liquidation judiciaire contre cette entreprise, le 8 janvier. Ou même que GM n’ait accepté aucune offre de rachat depuis que le groupe a annoncé, en février 2009, qu’il souhaitait se séparer de la marque. Car plusieurs candidats à la reprise se bousculent encore au portillon. Et, pour les salariés, c’est un signe que l’espoir n’a pas disparu.
A Trollhätan, cependant, la frustration est grande. «Les gens sont en colère. Pour eux, c'est très éprouvant, toutes ces hésitations. Ils aimeraient qu'une décision soit prise une fois pour toutes», raconte Paul Akerlund, leader du syndicat IF Metall. GM, rebaptisé «Gangster Motors» ou «General Misstake», est accusé de «jouer avec les sentiments des salariés». Notamment en annonçant la fin du constructeur, le 18 décembre, puis en plaçant l'entreprise en liquidation judiciaire, trois semaines plus tard, tout en continuant à réaffirmer que des offres de rachat étaient en cours d'examen. Dans la presse, les éditorialistes raillent. «Peu d'entreprises auront été fermées autant de fois que Saab», écrit un journaliste de Svenska Dagbladet. Chaque jour, les informations en provena