Menu
Libération
Analyse

La mauvaise Grèce qui amaigrit l’euro

Article réservé aux abonnés
Les nouvelles en provenance d’Athènes affaiblissent la monnaie européenne et accentuent les inquiétudes du marché sur l’état réel des économies de la zone.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 23 janvier 2010 à 0h00

Les marchés n'ont qu'un nom à la bouche depuis fin 2009 : «Greece». Les écrans Bloomberg balancent des «urgents» à longueur de journée sur la moindre nouvelle concernant la Grèce, accroissant ainsi la fébrilité des investisseurs qui n'ont pas envie de laisser des plumes dans une éventuelle faillite de l'Etat grec.

Trou d'air. Ce n'est pas la panique, mais on n'en est pas loin, note-t-on dans les banques d'affaires, qui doivent répondre aux angoisses de leurs clients.

Signe que la peur gagne du terrain : depuis le début de la semaine, l'euro a perdu presque 5 cents face au dollar, passant de 1,45 à un peu plus de 1,40 dollar avant de se ressaisir vendredi à 1,41. Si on remonte à début décembre, le trou d'air est encore plus sensible : l'euro dépassait alors 1,50 dollar et les analystes s'interrogeaient sur la poursuite de la chute du billet vert… «Nos clients, depuis que l'état réel des comptes publics grecs a été révélé fin octobre, s'interrogent de plus en plus sur la possibilité que la Grèce fasse défaut», raconte un économiste d'une banque d'affaires. «On a reçu tant de coups de téléphone que l'on a décidé d'organiser une conférence vidéo pour répondre aux questions. Il y avait 400 participants du monde entier !» Les questions? Faut-il vendre la dette grecque ? Faut-il fuir les autres dettes souveraines de la zone euro ? Faut-il se débarrasser de ses euros ? Quand on investit des milliards d'euros, il n'est pas question d